Dans un an… le 8 mars

mis en ligne le 15 mars 2012
La journée internationale de la femme, c’était il y a une semaine. Plus qu’une année à attendre pour qu’au prochain 8 mars on se mobilise partout pour réclamer une égalité effective entre hommes et femmes, ce qui va être coton à l’intérieur du système capitaliste qui, par définition, est, lui, inégalitaire. Les droits des femmes, on en parle surtout dans les discours officiels ; en pratique, c’est une toute autre histoire. Évidemment, tous les partis ont leur « Madame » détachée à la condition féminine (encore heureux que ce ne soit pas un « Monsieur »). Mais, concrètement, le sens de l’histoire emprunte des chemins plutôt tortueux. Et ça ne va pas vraiment en s’arrangeant : la crise est passée par là et, bien sûr, le sort de la femme passe après. Déjà qu’avant cette crise, ce n’était pas reluisant, mais on peut maintenant constater qu’avec l’accélération des délocalisations, des fermetures d’entreprises et des licenciements qui en découlent, c’est majoritairement des femmes qu’on retrouve sur le carreau. Dans le monde du travail, l’égalité hommes-femmes n’est qu’une vaste blague, que ce soit pour l’accès aux postes décisionnels, ou pour le montant des rétributions.
Au quotidien, on ne peut que continuer de constater que la répartition des tâches domestiques n’est pas (et de loin) en faveur du genre féminin. Parce qu’il s’agit d’un travail dévalorisant ? Ou dévalorisé parce qu’étant un travail attribué aux femmes ? La question est toujours en suspend.
Quant aux quelques acquis de ces quarante dernières années, ils sont toujours remis en cause par des forces conservatrices (pour ne pas dire réactionnaires) qui manifestent régulièrement devant des hôpitaux pour contester le droit à l’IVG, comme à Tenon à Paris, et même parfois le droit d’information sur la contraception (le Planning familial a déjà reçu la visite de certains de ces énergumènes). Sans parler des violences faites aux femmes par leurs conjoints, violences qui ne vont pas en diminuant, bien au contraire.
Devant ce bref état des lieux, peu de nouveautés. Ah si ! La sécurité routière, avec son Manifeste des femmes, appelle les conductrices à responsabiliser leurs homologues masculins en ce qui concerne la conduite automobile. Espérons que la route ne soit pas trop longue et en pente…
Mais puisqu’on en est aux comportements, signalons la parution en Espagne d’un Manuel du langage intégrateur non sexiste 1, ouvrage présenté à Saragosse à la librairie La Panthère rose. Comme son titre le laisse deviner, cet ouvrage se propose d’être un outil pour la communication parlée et écrite, pour en finir avec la prépondérance du masculin. Bref, comme disait l’autre : vaste programme !






1. On peut télécharger le texte sur : www.rojoynegro.info/publicacion/manual-del-lenguage-integrador-no-sexista-cgt