Nouvelle vague de répression à Oaxaca

mis en ligne le 17 mars 2011
La répression s’abat, une fois de plus, sur les enseignants et la population de la ville d’Oaxaca. Le 15 février, des policiers fédéraux, de l’État, des groupes de choc civils et des francs-tireurs, placés sur les terrasses de différents immeubles du centre historique, ont provoqué puis réprimé la protestation pacifique que les Oaxaquègnes, en particulier les enseignants, organisaient en raison de la présence à Oaxaca de Felipe Calderón. Depuis l’après-midi du 14 février, un énorme déploiement des policiers locaux et fédéraux, ainsi que de l’armée, a pris possession de la Grand-Place et des rues environnantes du centre. À 11 h 30, ce mardi 15 février, un groupe d’enseignants appartenant à la 22e section du SNTE-CNTE protestait pacifiquement à l’angle d’une des rues qui mènent à la Grand-Place ; à ce moment, la police fédérale préventive (PFP) les a chargés, et deux enseignants ont été blessés, dont le secrétaire à la presse du syndicat, ainsi qu’un compañero du mouvement social qui a reçu une balle à la tête. Face à cette agression, les enseignants se sont défendus et, en manière de protestation, ont retenu trois membres de la police fédérale préventive, entraînant une prise d’assaut du local de la 22e section – Cepos 22 – où les enseignants retenaient les agents ; quatre professeurs ont alors été arrêtés violemment. Vers 14 heures, les manifestants se sont regroupés et ont poursuivi les protestations aux abords de la place, tandis que d’autres personnes se joignaient à eux. Le rassemblement a été dispersé avec des gaz lacrymogènes et des tirs réalisés par des francs-tireurs postés sur les terrasses des immeubles. Un manifestant a été, là encore, blessé par une balle à la tête. À la terrasse de l’hôtel Casa Azul, situé rue Fiallo en centre-ville, a été vu le chef policier répresseur, Daniel Camarena – que Gabino Cué a hérité de l’assassin Ulises Ruiz –, en compagnie de civils qui portaient des armes longues, probablement des francs-tireurs. Par la suite, des dizaines de camionnettes ont circulé à grande vitesse sur la promenade touristique en direction de l’ancien couvent de Santo Domingo, où se trouvait déjà un barrage de douze militaires à cinquante mètres de son entrée. Ces camionnettes transportaient une partie du cortège des gouvernements fédéral et étatique ; les véhicules sont entrés dans la cour de Santo Domingo entourés de policiers fédéraux. À 14 h 30 environ, au moins cinquante policiers ont arpenté la promenade pour renforcer l’encerclement. Les affrontements entre la police et les manifestants se sont ensuite étendus dans toute la ville. De plus, des militaires et des groupes paramilitaires sont descendus dans le centre-ville pour perpétrer des actes de destruction qui seraient attribués aux manifestants. Dans les mêmes moments, on a pu voir l’arrivée d’un avion de la PFP à l’aéroport d’Oaxaca avec de nouveaux renforts fédéraux.

La plateforme Vocal
Voix oaxaquègnes, construisant l’autonomie et la liberté, lance un appel à l’observation internationale de ces événements qui semblent inaugurer une nouvelle étape du fascisme d’État de la part de Felipe Calderón et de son valet à Oaxaca, Gabino Cué Monteagudo.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


julien bézy

le 17 mars 2011
Le mexique voilà encore un pays où on ne peut pas dire que la démocratie règne en maitre.

obladi

le 19 mars 2011
où est ce ????? Quel continent ?????