La santé dans l’antichambre du gouvernement

mis en ligne le 25 novembre 2010
1614SanteLe deuxième remaniement a au moins permis de rendre les choses claires : le ministère de la Santé devient un secrétariat d’État. Autant dire que, pour l’UMP, la santé n’est pas une priorité. C’est le moins qu’on puisse dire. Pour sa part, Nora Berra, la nouvelle secrétaire, entame sa mission remplie de confiance : « J’aborde cette nouvelle mission avec humilité mais avec la grande énergie que vous me connaissez. » Visiblement, personne ne la connaît, en tout cas pas les associations de malades. Ce qui n’empêche pas Nora Berra de continuer sur son blog : « Ce nouveau gouvernement Fillon possède tous les atouts pour poursuivre l’action réformatrice de la majorité. » Doit-on comprendre qu’après les franchises médicales, le démantèlement du service hospitalier, l’exclusion des sans-papiers des soins, les expulsions de malades dans des pays où ils ne pourront pas se faire soigner et l’augmentation inquiétante des décès en prison, on doit encore s’attendre au pire ? L’action « réformatrice de la majorité » est déjà une catastrophe pour la santé, les droits et la vie des plus démunis. D’ailleurs, le Parti communiste et Act-Up Paris viennent de signer un communiqué commun, s’inquiétant d’une possible dérive de la nouvelle secrétaire d’État à la Santé, en raison des années qu’elle a passées au service de groupes pharmaceutiques. Comme le souligne le PC : « Médecin aux hospices civils de Lyon, tout en étant médecin au sein de trois des principaux groupes pharmaceutiques, Nora Berra continuera de cultiver le conflit d’intérêt, qui reste la marque de fabrique des gouvernements de l’ère Sarkozy. » En effet, elle n’est pas la première du genre : Roselyne Bachelot, désormais ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, avait également travaillé pour l’industrie pharmaceutique, rappelle le PC. Act-Up Paris propose, pour sa part, de « pour donner des preuves qu’il n’y a pas de conflit d’intérêt, Nora Berra devrait, par exemple, proposer une taxe sur les bénéfices des compagnies pharmaceutiques pour financer la Sécurité sociale » ! Selon le PC et Act-Up, Nora Berra a travaillé entre 1999 et 2009 pour Boehringer Ingelheim, BMS et Sanofi Pasteur. Mais son entourage a affirmé à l’agence Reuter « qu’il n’était pas en mesure de confirmer ces détails dans l’immédiat ». Alors, plus tard peut-être ?



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


56255Meuni

le 25 novembre 2010
Il est certain qu'après les retraites, le gouvernement va s'attaquer à la santé. Il va tout faire pour demanteler la sécurité sociale et passer cette manne financière aux assurances privées. Et puis il s'attaquera au social.