La ceinture… jusqu’où ?

mis en ligne le 15 avril 2010
Simultanément, d’autres pitres répètent en chœur la trame de la tragicomédie des retraites, avec en écho le PS et consorts leur conseillant : « trop brutale, votre méthode », mais en pleine osmose sur l’objectif « ajustement » des retraites des fonctionnaires sur celles du privé, allongement du nombre d’années de cotisation, possibilité de retraite par capitalisation.
Les autres chantiers de démolition sociale ne sont pas abandonnés, comme la suppression continue des effectifs dans les services publics (en tentant d’acheter la paix sociale par une augmentation des traitements des enseignants), un démantèlement plus global du système de protection sociale avec un rôle encore plus néfaste des mutuelles et des banques privées, une politique réactionnaire de plus en plus affirmée (suppression des allocations familiales aux familles dont les enfants ne suivent pas une scolarité régulière), etc.
Les élections, qui brûlent tant d’énergie, de temps, d’argent beaucoup plus utiles à consacrer aux luttes, n’auront servi une nouvelle fois qu’à pérenniser dans chacun des camps en présence ce cruel dilemme : la ceinture, combien de crans ? On vous la serre jusqu’où ?
Face à cela, une seule journée d’action, à ce jour, a été organisée, le 23 mars, dont le relatif succès a surpris ses organisateurs. Bon, et ensuite ? Depuis, silence radio ! Vacances d’avril, ne manifeste pas d’un fil ; mai, ses jours fériés et autres ponts restent les alliés et les alibis les plus sûrs des organisations syndicales timorées.
Et pourtant, la riposte n’a jamais été aussi nécessaire, aussi possible. Malgré ce fléchissement presque généralisé du salariat, les anarchistes restent prêts à en découdre, aux côtés de tous ceux et toutes celles qui n’en peuvent plus de toute cette oppression sociale et économique, de ce racisme déclaré et officiel, du retour de l’ordre moral, des religions et de l’obscurantisme.
Sous des formes restant, peut-être, encore à définir, il est toujours possible de s’organiser en dehors des bureaucraties syndicales, des états-majors politiques corrompus ; avec la ferme intention de ne plus rien laisser passer, de veiller au quotidien contre toutes les agressions capitalistes, d’organiser une entraide solide entre travailleurs, chômeurs et retraités, français et immigrés, hommes et femmes.
N’attendons pas que l’on nous donne l’autorisation de commencer la reconquête sociale, amis ; prenons nous-mêmes nos luttes en mains, ainsi que notre projet d’égalité sociale et économique, sinon, nous n’aurons plus que nos bleus… à pleurer !

Guy, groupe de Rouen