Abrogation du Code algérien de la famille !

mis en ligne le 7 août 2004

Le 9 juin 1984, l'Assemblée populaire algérienne (APN) votait un texte de loi ayant pour appellation le Code de la famille. Ce texte, basé sur la Charia, institutionnalise l'infériorité de la moitié de la société.

À l'égalité entre les femmes et les hommes, reconnue dans l'article 29 de la Constitution algérienne, le Code de la famille oppose une sous-citoyenneté pour les femmes qui se traduit entre autres par :
 * L'obligation pour toute femme d'avoir un tuteur lors du mariage (article 11) ;
 * L'obéissance que doit accorder la femme à son époux en tant que chef de famille (article 39) ;
 * La reconnaissance de la polygamie (article 8) ;
 * L'attribution automatique du logement au père lors du divorce des parents ;
 * L'autorisation parentale strictement attribuée au père et refusée à la mère (article 87) ;
 * L'impossibilité pour une musulmane d'épouser un non-musulman (article 31) ;
 * L'inégalité de l'héritage entre les femmes et les hommes (articles 126, 183).

Cette loi s'ajoute à d'autres dispositions inégalitaires de l'arsenal législatif algérien dont le Code de la nationalité, selon lequel une femme algérienne ne peut transmettre sa nationalité à ses enfants, la transmission ne se faisant que par filiation paternelle.

Ce tissu législatif tramé d'injustices est le moteur d'une véritable régression sociale. Il a permis et entretenu la fragilisation de l'ensemble de la société, contribuant à son éclatement. Les massacres de populations, les enlèvements et esclavages sexuels dont des milliers de femmes sont l'objet depuis une dizaine d'années, des viols collectifs, comme à Hassi-Messaoud en juillet 2001, perpétrés par des citoyens « au-dessus de tout soupçon », et toutes les exactions quotidiennes contre les femmes d'Algérie se nourrissent de ce statut légal qui place officiellement les femmes à la disposition des hommes.

Abroger ces dispositions injustes et les remplacer par des lois fondées sur l'égalité des sexes est un début de solution au drame algérien.

Vingt ans, ça suffit !