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par Espagne: Secrétariat Permanent du Comité Confédéral CNT le 10 mars 2022

Notre ras-le-bol de femmes travailleuses submergées de travail

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Communiqué CNT pour le 8 Mars



Communiqué CNT pour le 8 Mars.
Notre ras-le-bol de femmes travailleuses submergées de travail.
par Secrétariat Permanent du Comité Confédéral CNT



Marre d’avoir la charge complète, et sans moyens, de la responsabilité des soins aux personnes. marre de la division sexuelle du travail qui féminise nombre de secteurs en les rendant plus précaires et invisibles (entretien et propreté, socio-sanitaire, enseignement, etc.), bien qu’ils soient indispensables dans les rouages de ce système.

Cela fait déjà deux ans qu’on est dans la gestion du Covid et une fois de plus, nous avons la démonstration que la crise nous touche plus durement nous les femmes.

Nous sommes débordées et nous en avons assez parce que nous ne voyons toujours rien changer pour en finir avec la différence de salaires, parce que la précarité augmente et le manque d’embauche des femmes se creuse. C’est un fait, nous les femmes nous prenons davantage de congés non rémunérés pour prendre en charge des soins et c’est nous qui, dans les cas extrêmes, décidons de ne pas rentrer sur le marché du travail pour nous occuper des personnes qui dépendent de nous. Depuis le début de la pandémie, 150 000 femmes de plus sont dans ce dernier cas de figure.

Tout ceci nous appauvrit en plus de nous accabler de travail.

Nous avons vu le revers de la médaille du télétravail qui apparaissait comme la solution au travail face à la pandémie, étant donné qu’il nous concerne plus que les hommes ce qui augmente notre travail d’auxiliaires de vie et affecte notre carrière professionnelle. Il est important de comprendre qu’il n’y a pas seulement écart de salaire mais écart de classe. Et ceci aussi nous submerge.

Le temps partiel dans les contrats est aussi beaucoup plus important pour les femmes que pour les hommes.
C’est nous qui nous assumons la plupart des tâches relevant de soins à la personne et nous voyons dans l’obligation de réduire note journée de travail pour prendre en charges du travail non rémunéré. En plus, sur la totalité de l’occupation féminine, le pourcentage le plus élevé (29,0 %) correspond aux services à la personne, de restauration, protection et vente. Il est admis que socialement non seulement ces occupations sont féminisées, mais qu’elles font en outre l’objet de fraudes à l’embauche : des journées à temps partiel qui en réalité sont des temps complets,
La majorité des femmes migrantes sont au chômage ou n’ont pas de contrat de travail régulier, et beaucoup d’entre elles sont en situation administrative irrégulière. Il faut en finir avec l’exploitation au travail à laquelle sont soumises ces femmes, qui ne portent pas plainte par peur de l’expulsion, et exiger du gouvernement leur régularisation.
Le Régime Spécial des Employées Domestiques relève de l’esclavagisme et ne prévoit pas d’indemnités de chômage ni de droit à la loi sur les accidents du travail. Le licenciement se fait sans préavis et sans indemnisation, sans compter l’impossibilité de demander un arrêt de travail ni un congé par crainte d’être renvoyées. Il n’y a pas non plus de droit à réintégration comme dans les autres secteurs d’activité.
Nous ne pouvons oublier la maltraitance et les abus que subissent les employées sur certains lieux de travail.
Et que dire de l’attaque à nos retraites. La conquête que le Gouvernement dit "le plus progressiste de l’histoire" nous fourgue, en accord avec les cabinets syndicaux, n’est rien de plus que l’escroquerie de la revalorisation des retraites et un nouveau pas vers la privatisation du système public des pensions. Alors que des millions de foyers subsistent à grand peine sur la pension d’une femme, soit retraitée, soit veuve ou handicapée, au lieu de prendre l’IPC interannuel (5,6 %) pour calculer la revalorisation, ils se basent sur l’IPC moyen (2,5 %). Et cela ne date pas de cette année, nous pouvons dire adieu à la possibilité de retrouver le niveau perdu au cours des dernières années. Et c’est pareil avec les conventions sociales, on nous fait prendre des vessies pour des lanternes.

Ils n’ont pas l’intention d’augmenter la pension de réversion (veuvage), qui devrait être de 100 %, mais déjà beaucoup de femmes n’en touchent qu’à peine 60%, ce qui signifie rester dans la misère.
L’autre agression au système public de pensions concerne les plans privés pour les entreprises. Ils reviennent à décrocher des conventions et pire encore affaiblissent notre capacité à négocier, échappent à tout contrôle public, pourront être corrompus et diminuent les entrées de fonds dans le système.
Nous sommes toutes retraitées ou le serons un jour.
Pour avoir une retraite digne, il faut s’y mettre dès aujourd’hui, lutter pour nos droits collectifs, contre les discriminations qui rendent difficile l’indépendance économique et dénoncer ce calvaire au travail qui se traduit par une pension au rabais. Faire des pas en avant c’est prendre conscience que le problème des travailleuses est lié au reste des conditions de travail et de vie que l’on endure.
Et, comme si cela ne suffisait pas, la goutte qui fait déborder le vase est une nouvelle "réforme du travail" où rien ne change pour nous les femmes : la précarité n’est toujours pas résolue même si on veut la maquiller en donnant le non de CDI à des contrats qui restent de nature temporaire et alors qu’on ne touche pas aux causes des licenciements ni aux indemnités. La question de la sous-traitance et celle de l’externalisation des travailleuses dont les secteurs aussi précaires que les kellys vont faire les frais, ne sont pas davantage résolues.

Les inégalités et les discriminations que nous souffrons en tant que femmes sont structurelles et sont la conséquence directe du système actuel capitaliste et patriarcal, qui utilise la violence et tous les moyens à sa disposition pour maintenir l’ordre social imposé et faire ainsi en sorte que les structures du système et des relations de pouvoir restent intactes.
Nous sommes submergées de travail, nous en avons assez mais nous sommes aussi organisées.
Pour faire face aux inégalités de chaque jour, nous devenons fortes avec la CNT.
Nous sommes conscientes de la réalité qui nous entoure, nous connaissons les difficultés que nous devons affronter pour survivre dans le système actuel ; survivre ou vivre chichement parce que la survie est le lot quotidien de nombreuses femmes.
Nous voulons une vie digne d’être vécue et pour cela nous avons besoin les unes des autres. Et non seulement dans cet État : nous ne pouvons pas oublier que, partout dans le monde, des millions de femmes sont en lutte pour que les choses changent.
Nous envoyons d’ici notre salut enthousiaste et fraternel à toutes les rêveuses et les lutteuses qui endurent la tyrannie dans le monde entier : les travailleuses dans les usines du Myanmar, du Bangladesh, du Maroc… Les compagnes kurdes, las zapatistes, las afghanes… et toutes celles que nous ne citons pas ici mais auxquelles nous pensons chaque jour.
Malgré notre diversité et les différentes circonstances de chacune, nous appartenons à la même classe et nous restons unies.
Nous sommes différentes et c’est pour cela que nous mettons sur la table une proposition pour en finir avec tout type d’oppressions sociales, éducatives et au travail, parce que nous avons toutes égale importance ; nous additionnerons nos expériences et nos savoir pour faire face à toutes les inégalités que nous subissons et obtenir une société plus juste.
Nous sommes des femmes organisées en lutte contre l’exploitation, qui accordons de l’importance aux personnes et qui nous soutenons les unes les autres pour la construction d’un monde nouveau.
Un monde anarchiste mais aussi féministe où l’on reconnaitra les apports fondamentaux des femmes à la société aujourd’hui et toujours.
Face à l’excès de travail, anarchoféministes en lutte.
Rejoins la CNT

Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA

CNT : 8M. Las mujeres trabajadoras estamos desbordadas. Y estamos hartas

Hartas de soportar plenamente y sin recursos la responsabilidad de los cuidados. Hartas de la división sexual del trabajo que feminiza sectores convirtiéndolos en más precarios e invisibles (limpieza, alimentación, sociosanitario, enseñanza, etc.), a pesar de ser imprescindibles para el engranaje de este sistema.

Ya son 2 años de gestión de la pandemia de la Covid-19, y en este tiempo se ha demostrado una y otra vez que cada crisis nos golpea duramente a las mujeres.

Estamos desbordadas y hartas porque seguimos sin ver ningún cambio que acabe con la brecha salarial, porque continúa agudizándose la precariedad y la falta de contratación de las mujeres. Es un hecho que las mujeres cogemos más excedencias no remuneradas para encargarnos de los cuidados y que somos nosotras las que, en caso extremo, decidimos no incorporarnos al mercado laboral para atender a las personas que dependen de nosotras. Desde el inicio de la pandemia, el número de mujeres en esta última situación ha aumentado en 150.000.

Todo esto, además de desbordarnos, nos empobrece.

El teletrabajo, que parecía la solución en el ámbito laboral ante la pandemia, nos ha enseñado la otra cara de la moneda, dado que lo asumimos más nosotras que los hombres y esto acentúa nuestra labor como cuidadoras y afecta a nuestra promoción. Es importante ver que aquí no solo hay brecha laboral, sino que existe una brecha de clase. Y esto, también nos desborda.

La parcialidad en los contratos es muchísimo mayor en mujeres que en hombres.

Somos nosotras las que cargamos con la mayoría de los trabajos relacionados con los cuidados y nos vemos en la necesidad de reducir nuestra jornada laboral para hacernos responsables de trabajo no remunerado. Además, del total de mujeres ocupadas, el porcentaje más alto (29,0 %) corresponde a la ocupación de los servicios de restauración, personales, protección y vendedores. Socialmente, se conoce que estas ocupaciones no solo están feminizadas, sino que además son objeto de fraude en la contratación: jornadas parciales que de forma efectiva son jornadas completas, etc.
La mayoría de las mujeres migrantes residentes están desempleadas o no cuentan con contrato laboral regularizado, y son muchas las que se encuentran en situación administrativa irregular. Hay que acabar con la explotación laboral a la que están sometidas estas mujeres, que no denuncian por miedo a ser expulsadas, y exigir al Gobierno su regularización.
El Régimen Especial de Empleadas de Hogar es esclavista, sin derecho a prestación por desempleo, sin acceso a la ley de riesgos laborales. El despido es sin preaviso ni indemnización, sin contar la imposibilidad de pedir bajas ni permisos por miedo al despido. Tampoco existe el derecho de readmisión como ocurre en el resto de sectores.

No podemos olvidar el maltrato y abusos que sufren las empleadas en algunos lugares de trabajo.

Qué decir del atraco a nuestras pensiones. El logro que nos vende el Gobierno “más progresista de la historia”, junto con los ministerios sindicales, no es más que el timo de la revalorización de pensiones y un paso más en la privatización del sistema público de pensiones. Cuando millones de hogares subsisten a duras penas con la pensión de una mujer, bien sea jubilada, viuda o por discapacidad; en lugar de utilizar el IPC interanual (5,6 %) para la revalorización, toman el IPC promedio (2,5 %). Y no sólo este año, olvidémonos de recuperar el nivel perdido en los últimos años.

Se hace lo mismo en los convenios: que aceptemos pulpo, como animal de compañía.

No piensan aumentar el coeficiente de la pensión de viudedad, que debería ser un 100 %, pero a muchas no se les llega a reconocer ni el 60 %, que es seguir en la miseria.

La otra agresión al sistema público de pensiones son los planes privados de empresa. Equivalen al descuelgue de los convenios, pero peor: debilitan nuestra capacidad de negociación, se escapan del control público, podrán ser corrompidos y disminuyen los ingresos en el sistema.

Todas somos o seremos pensionistas.

Para tener una pensión digna hay que empezar hoy, luchando por nuestros derechos colectivos, contra las discriminaciones que dificultan la independencia económica y denunciando que este calvario laboral se traduce en una peor pensión. Avanzar es tomar conciencia de que el problema de las pensiones de las trabajadoras va unido al resto de condiciones laborales y vitales que se soportan.

Y, por si fuera poco, la gota que colma el vaso: una nueva “reforma laboral” en la que nada cambia para nosotras: la temporalidad sigue sin resolverse, a pesar de que quieran maquillarla, llamando «indefinidos» a contratos que permanecen atados a una naturaleza temporal, y sin tocar las causas de los despidos ni las indemnizaciones. Tampoco se resuelve la cuestión de las subcontratas y la externalización de trabajadoras, cuyas consecuencias las van a padecer sectores tan precarizados como el de las kellys.

Las desigualdades y discriminaciones que sufrimos las mujeres son estructurales y son consecuencia directa del actual sistema capitalista y patriarcal, que utiliza la violencia y todos los recursos a su disposición para mantener el orden social impuesto, y así, conseguir que las estructuras del sistema y sus relaciones de poder sigan intactas.
Estamos desbordadas, estamos hartas y, sobre todo, estamos organizadas.

Para hacer frente a las desigualdades que debemos afrontar cada día, nos hacemos fuertes con CNT.

Somos conscientes de la realidad que nos rodea, sabemos de las dificultades a las que nos enfrentamos para sobrevivir dentro del sistema actual; sobrevivir o malvivir, porque para muchas mujeres, el día a día es pura supervivencia.
Queremos tener vidas dignas de ser vividas, y para eso nos necesitamos unas a las otras. Y no solo en este Estado: no podemos olvidar que a lo largo y ancho del mundo millones de mujeres luchan cada día para cambiar las cosas.
Desde aquí, mandamos un saludo entusiasta y fraternal a todas las soñadoras y luchadoras que sufren los rigores de la tiranía en todo el mundo: las trabajadoras de las fábricas de Myanmar, Bangladesh, Marruecos… Las compañeras kurdas, las zapatistas, las afganas…y todas las que no nombramos aquí pero recordamos cada día.

Desde nuestra diversidad y circunstancias somos la misma clase, y nos mantenemos unidas.

Somos diversas y por eso ponemos encima de la mesa una propuesta para acabar con todo tipo de opresiones sociales, laborales y educativas, porque todas somos igual de valiosas; sumaremos nuestras experiencias y saberes para hacer frente a todas las desigualdades que sufrimos y conseguir una sociedad más justa.

Somos mujeres organizadas que luchamos contra la explotación, dando importancia a los cuidados, y apoyándonos las unas a las otras para la construcción de un mundo nuevo.

Un mundo anarquista pero sobre todo, feminista, en el que se reconozcan las fundamentales aportaciones que hacemos las mujeres en la sociedad, hoy y siempre.

Ante el desborde, anarcofeministas en lucha.

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PAR : Espagne: Secrétariat Permanent du Comité Confédéral CNT
Traduction Monica Jornet Groupe Gaston Couté FA
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