Cinéma > À peine j’ouvre les yeux
Cinéma
par Christiane Passevant le 30 mars 2016

À peine j’ouvre les yeux

Lien permanent : https://monde-libertaire.net/index.php?articlen=327

Film de Leyla Bouzid





À peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid est un premier film qui se situe à Tunis, durant l’été 2010. La famille Ben Ali règne alors en maître sur la Tunisie à force de corruption, d’oppression et de brutalités policières.
Été 2010… Deux ans auparavant, la répression des travailleurs de la région minière de Gafsa a été terrible — le film évoque leurs conditions de travail —, et cet été-là précède de six mois la mort d’un jeune homme, Mohamed Bouazizi, qui s’immolera par le feu.

Une jeune génération s’éveille, prête à la révolte face à celle, oubliée, de la génération de leurs parents. Issue de la classe moyenne, la jeune Farah doit entrer à l’université et chante des poèmes contestataires dans un groupe de rock. Pas question pour elle de vivre dans la crainte et la résignation, de subir un régime autoritaire et d’accepter la censure de ses chansons. Farah se rebelle, brave les interdits, revendique une autonomie, ses choix de vie, le droit d’aimer, de s’exprimer…





Le groupe, comme les chansons ont été créées pour le film, dont le titre est tiré de l’un des textes interprétés par Baya Madhafar, jeune comédienne qui incarne avec conviction Farah, une jeune femme qui se bat pour ses droits :

À peine j’ouvre les yeux
je vois les gens privés de travail, de bouffe,
et d’une vie hors de leur quartier.
Méprisés, dépités, dans la merde jusqu’au cou,
ils respirent par leurs semelles.
À peine j’ouvre les yeux,
je vois des gens qui s’exilent,
traversant l’immensité de la mer, en pèlerinage vers la mort.






Le film de Leyla Bouzid, À peine j’ouvre les yeux, a reçu le prix du public au Festival de Venise 2015, est sur les écrans depuis le 23 décembre 2015 et fait partie de la sélection du 11e Panorama des cinémas du Maghreb et du Moyen-Orient jusqu’au 17 avril 2016.




PAR : Christiane Passevant
SES ARTICLES RÉCENTS :
Rester debout
Dernier train pour Busan (Train to Busan)
L’effet aquatique
Toni Erdmann
Race (La couleur de la victoire)
Je me tue à le dire
Lea
Mimosas. La voie de l’Atlas
Contre-pouvoirs
La Reine de beauté de Leenane
Qui a tué Ali Ziri ?
40 ans des Productions de la Lanterne vus par leurs réalisateurs
In Jackson Heights
This is my Land
Argentina (Zonda)
Un monstre à mille têtes de Rodrigo Plà
Réagir à cet article
Écrire un commentaire ...
Poster le commentaire
Annuler