Increvable homophobie

mis en ligne le 20 juin 2013
Il semble que l’hostilité au mariage pour tous (aujourd’hui passé dans la loi grâce au soutien de toutes les personnes luttant pour l’égalité des droits pour toutes et tous) ait tourné, en France, en une radicalisation profonde et durable de l’homophobie. Homophobie que la bourgeoisie catholique, soutenue par les intégristes et leurs grands alliés fascistes, identitaires et néonazis, a su amplifier. Pas difficile d’avancer que toute la haine accumulée durant le conflit qui a opposé les « pros » et les « antis » n’a fait que profiter à l’amplification du phénomène. En effet, une étude internationale toute récente, publiée par un cercle de réflexion américain, confirme que l’homosexualité est aujourd’hui moins bien acceptée en France qu’il y a six ans. On constate un recul de la tolérance entre 2007 et 2013, passant de 83 % à 77 %. Six pour cent de recul, cela peut paraître bien anodin si l’on néglige ce qui se cache derrière… Ce sont, tout simplement, les 6 % d’agressions violentes en plus contre les LGBT qui n’ont fait que tristement s’additionner dans l’Hexagone depuis un an. À ce sujet, voir les résultats du rapport de SOS Homophobie publiés dans le numéro 1710 du Monde libertaire. Pour en revenir à l’étude américaine, il s’agit du plus fort recul constaté parmi les 27 pays étudiés sur la même période. Pire, en terme d’évolution sur six ans, la France affiche un plus mauvais résultat que la Turquie, les territoires palestiniens (- 5 points) et la Russie (- 4 points). Quand on se souvient de la violence exercée sur les homos et lesbiennes durant les gay pride de Moscou et Saint-Pétersbourg, c’est tout simplement… effrayant. À l’inverse, l’acceptation de l’homosexualité progresse de 10 points au Canada et de 11 points aux États-Unis, longtemps en queue de peloton. Mais la progression la plus importante en terme de tolérance, revient à la Corée du Sud (+ 21 points).
Ce bon résultat est cependant entaché par le triomphe de Yoon Kyeong-won (le Frigide Barjot local), qui s’est battu pendant des semaines contre un projet de loi ouvrant des droits aux homosexuels de son pays. Représentant d’une fédération chrétienne, ce dernier n’a cessé de répéter que « la notion de couple ou de famille homo est contraire à la culture coréenne ». Et devant l’acharnement de l’église protestante venue à sa rescousse, le projet de loi antidiscrimination, qui était pourtant sur le point d’être adopté au Parlement, a été abandonné. Les instigateurs du texte, députés du parti progressiste, expliquent : « On en est arrivé à un stade où le débat rationnel est tout simplement impossible. On nous a traités d’homosexuels et même de pro-Nord-Coréens ! » On peut se demander fort justement quel est le rapport entre les deux… En effet, il y a fort à parier que la Corée du Nord est bien peu tolérante avec les LGBT ! En fait, les ultraconservateurs avançaient l’idée que le renforcement de la liberté d’opinion allait attiser le vieux démon de « la menace communiste venue du Nord » ! (Comprend qui peut…) Pourtant, contrairement à la France, le projet n’avait pas pour vocation d’autoriser une quelconque union homosexuelle, mais d’interdire toutes formes de discriminations, et ceci sous la recommandation du Conseil des droits de l’homme de l’ONU… Mais aux yeux des 30 % de chrétiens du pays, « il ouvre la porte à toutes sortes de dérives ». On a même pu entendre là-bas les mêmes débilités que dans l’Hexagone : « Si la loi passe, les instituteurs se mettront à enseigner la sodomie à l’école », a ainsi prêché (et, hélas, pas dans le désert…), le leader chrétien Lee Young-hee sur une chaîne de télé, poursuivant : « Notre liberté religieuse en sortira réduite, nous ne pourrons plus affirmer que l’homosexualité est un péché, ce sera de la diffamation. » En Corée du Sud, l’élection en 2007 de l’ex-président Lee Myung-bak, un fervent protestant, a renforcé l’influence de l’église (toutes religions confondues) sur la vie politique. Ce sont surtout les jeunes qui expriment leur déception sur le peu de fermeté exercée par les progressistes pour faire passer le texte. Lee Deok-hyeon, du réseau solidarité LGBT déplore : « En abandonnant le projet de loi, les députés laissent entendre qu’ils sont réceptifs aux discours haineux. C’est ce qui me gène le plus. » Quelques militants radicaux ont organisé une marche des fiertés au centre de Séoul, qui semble s’être déroulée sans incidents notoires. Tout ceci pour conclure que, même si la Corée du Sud enregistre donc le plus fort taux d’augmentation de tolérance vis-à-vis de l’homosexualité, on est encore loin d’avoir gagné le combat pour la liberté du choix pour toutes et tous !



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


fcpgismo

le 29 juillet 2013
A 51 ans je suis amoureux fou de mon petit mec et toute ma vie j' ai été traumatisé par la souffrance que l' on nous inflige gratuitement, nous sommes vivant parmi des privilégié, d' autres sont tués, alors j' espère de l' amour et du respect pour eux.