La lutte c’est dans la rue, vers la grève générale

mis en ligne le 13 octobre 2011
1646EspagneC’est sous ce mot d’ordre que plusieurs organisations syndicalistes révolutionnaires ont appelé à manifester le 29 septembre en Espagne. Le Monde libertaire avait signalé les préparatifs de cette journée dans son numéro 1643. Cette mobilisation s’est déroulée à travers toute la péninsule Ibérique et principalement dans une trentaine de grandes agglomérations. Les différentes manifestations de rue ont ainsi rassemblé des milliers de participants de tous âges et de tous les secteurs professionnels, qui ont exprimé leur opposition à la privatisation des services publics, aux coupes budgétaires, ainsi que leur soutien à différents conflits actuellement en cours : Éducation, la Poste, les Chemins de fer. Ainsi à Madrid, CGT- CNT-SO-Cobas rejoints par les Assemblées populaires de quartiers ou de villages (issues des Indignés du 15 mai) ont parcouru la ville pour déboucher Puerta del Sol aux cris de « Nous sommes à la Bastille ! ». Les prises de parole ont rappelé que cette journée de lutte n’était que le point de départ d’autres mobilisations devant servir à préparer la convocation d’une prochaine grève générale.
Ces derniers mois ont vu se succéder coupes budgétaires, privatisations et « réformes » destinées à préserver les intérêts des « marchés » au détriment des droits sociaux. Le mirage entretenu par les bulles spéculatives se dissipe et de nombreux secteurs commencent à réagir devant la dure réalité du capitalisme (libéral ou pas). Parmi ces protestataires, en premier lieu : les travailleurs de l’Éducation et de la Santé qui subissent les attaques les plus rudes de la part, non seulement du gouvernement central, mais aussi de tous les gouvernements autonomes et de leurs administrations, ce qui provoque résistance, révolte et mobilisation contre le pacte social passé entre le gouvernement et les syndicats institutionnels (CCOO et UGT) qui poursuivent leur oeuvre de démobilisation de la classe laborieuse.
Dans la foulée de cette journée du 29 septembre, le corps enseignant s’est mis en grève (depuis quatre jours au moment où j’écris ces lignes) également pour rejeter le plan d’austérité et les coupes budgétaires qui en découlent. 60 % des enseignants ont cessé le travail à Madrid et ils étaient 68 000 en tee-shirts verts à défiler avec élèves et parents aux cris de « l’Éducation n’est pas une dépense, c’est un investissement », « le pays est en deuil, l’Éducation agonise », et renvoyant la déléguée à l’Éducation pour la communauté de Madrid (accessoirement membre du Parti populaire) : « Lúcia Figar, au coin ! » Cette manifestation s’est bien sûr terminée à la Puerta del Sol en revendiquant une « école publique de tous pour tous ».
Et ce ne sont pas les chiffres du chômage pour septembre (+ 95 817) qui risquent de calmer la colère grandissante dans ce pays.