Notre ventre nous appartient !

mis en ligne le 11 janvier 2001

chronique anarcha-féministe

Entre Noël et Nouvel An ; deux fêtes réputées pour les kilos qu'elles nous font prendre, deux actrices américaines très populaires ont été hospitalisées dans le coma pour anorexie… Sur ces dix dernières années ; le nombre d'adolescentes et de femmes souffrant de troubles alimentaires a triplé. Un fait indéniable qui ressort des études sur les personnes souffrant d'anorexie est que 30 % d'entre elles ont été victimes de violences sexuelles dans leur enfance. Une seconde explication se trouve dans le modèle unique occidental de la femme belle et maigre, porté par les mannequins et les actrices dont le poids est en dessous du seuil de sous-alimentation d'après les critères de l'organisation mondiale de la santé.

Dans tous les pays du monde, des adolescentes et des femmes tentent désespérément de se conformer à ce modèle pour s'assurer une intégration dans une société patriarcale qui impose ses critères. Elles cessent de s'alimenter, fument parce que c'est un coupe-faim, s'obligent à avoir froid et à peu dormir parce que ça brûle les calories, évitent les situations conviviales dangereuses pour les régimes. À 6 ans, des petites filles s'inquiètent déjà de savoir de quoi elles ont l'air en maillot de bain. À 12 ans, 7 % d'entre elles pensent qu'elles mangent trop. À 17 ans, 80 % estiment qu'elles ne sont pas assez « minces ».

Pendant ce temps, les nouveaux magazines masculins vantent des corps masculins en bonne santé, musclé voir bodybuildé… Egalité dans l'oppression ou solidarité dans la lutte anti-patriarcale ?

Tania